Voici le nouveau film de François Ozon : Potiche. Avec des acteurs pas très connus... comme une certaine C. Deneuve, G. Depardieu, F. Luchini, K. Viard... ou S. Lopez et son torse velu (F. Ozon en est fou ?^^) :p
L'histoire, d'après AlloCiné : "En 1977, dans une province de la bourgeoisie française, Suzanne Pujol est l’épouse popote et soumise d’un riche industriel Robert Pujol. Il dirige son usine de parapluies d’une main de fer et s’avère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers qu’avec ses enfants et sa femme, qu’il prend pour une potiche. À la suite d’une grève et d’une séquestration de son mari, Suzanne se retrouve à la direction de l’usine et se révèle à la surprise générale une femme de tête et d’action. Mais lorsque Robert rentre d’une cure de repos en pleine forme, tout se complique…"
Lors des derniers Ozon que j'ai vu au cinéma (Ricky et Le Refuge), on pouvait compter les gens de la salle sur les doigts des mains... Là, la GRANDE salle était bien remplie. Peut-être parce que cette fois-ci, les critiques sont tous d'accord sur la qualité du film. Et aussi peut-être pour, comme je le disais au début, tous ces acteurs qui ont déjà fait leurs preuves...
J'ai passé un excellent moment !!! Rien ne manquait dans le décors et dans les costumes pour faire penser aux années 70, la musique était bel et bien là (avec même le groupe Il était une fois :D). D'ailleurs, cette musique bien présente m'a fait penser un peu aux films de Gabriel Aghion (Pédale douce ou Belle-maman). Enfin, Ozon n'en est pas non plus à son premier film "musical" : 8 femmes, Le Refuge, Une robe d'été...).
Nous sommes donc en 1977. A peine 10 années sont passées depuis mai 68 : la pilule contraceptive n'est pas encore très présente, les femmes dans les entreprises arrivent doucement (en encore plus lentement en tant que cadre^^), les syndicats sont là (superbe prestation de B. Louchet !)...
On sent bien l'envie de liberté, du moins, d'égalité (des sexes, des classes sociales...) mais on n'y est pas encore... (d'ailleurs, on n'y est peut-être toujours pas plus en 2010 ?!).
Le patron règne. Sa secrétaire est modèle : "mon petit" est bien sage comme il faut avec lui, elle fait ce qu'il faut pour lui plaire.......... Quand elle se rebelle, elle donne une définition* de son poste absolument... vraie :s (enfin, pour l'époque, hein........^^).
La fille à papa aime son papa comme il faut aussi. Elle le soutient beaucoup plus qu'elle n'aide sa mère... Et elle est détestable !
Le fils est plutôt "fils à maman" (ouf ! Œdipe est sauvé !). Un peu gaucho... contrairement à son père capitaliste. Un peu soigné. On sent que la liberté d'aimer qui l'on veut arrive... doucement aussi !
C'est un film très drôle. Avec plein d'allusions à l'époque (Deneuve et Depardieu ensemble, la montée de la gauche...) et des allusions à aujourd'hui ! En effet, le patron (Luchini) dit "casse-toi pauv' con" et "travailler plus pour gagner plus"... Ca vous rappelle quelqu'un ? Ou, le petit roi qui n'a plus que 30% de soutient mais reste au pouvoir... (oui, oui, le chef de l'état français dit des choses comme "casse-toi pauv' con".... Oui, oui, c'est plus que triste...).
Les acteurs sont tous formidables. On a envie de chanter avec C. Deneuve lors de C'est beau la vie, et on part de la salle enchanté sur Viens faire un tour sous la pluie d'Il était une fois....
"Viens faire un tour sous la pluie
les oiseaux ont venir aussi
on ferra le tour de Pariiiis" :D
On a envie de dire : Vive les femmes ! Vive la liberté ! Merde aux capitalistes ! Et.... mmmmmmhhhhhh.... Viens, viens faire un tour sous la pluiiiie..... :D
A voir absolument !!!!
* Voici la définition de la secrétaire :
"Si tu sais seconder l'homme en difficulté
sans devenir sceptique quant à sa qualité
si tu sais être belle sans t'en rendre emmerdante
si tu peux être vive mais sans être impatiente
très expérimentée sans avoir pris de l'âge
aimable et souriante même avec un sauvage
si tu sais taper, penser, et noter, téléphoner,
si tu peux accoucher pendant l'heure du déjeuner
alors, mieux qu'architecte, ingénieur ou ministre,
à jamais protégé des sommets où lui brille...
tu seras secrétaire, ma fille"
(c'est en fait une référence d'un poème de Kipling "Tu seras un homme mon fils" - merci à ma collègue-amie Joëlle :-D)
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