12 septembre 2010

Encore une danse (K. Pancol)

L'histoire de Encore une danse, de Katherine Pancol :
"Clara, Joséphine, Lucille, Agnès, Philippe et Rapha ont grandi ensemble à Montrouge. Ils ont habité le même immeuble et sont allés dans les mêmes écoles. Depuis, leurs vies ont pris des tournants différents mais leur amitié a résisté au temps, à la réussite des uns, aux échecs des autres. Ils pratiquent toujours leurs rites d'amitié, même si leur "musique", parfois, émet quelques fausses notes.
Mais une nouvelle épreuve, plus sournoise, plus terrible, s'annonce, et le groupe menace de voler en éclats..."

Très agréable à lire, très alléchant... je vous le conseille vivement !

Une histoire d'amitié, oui, mais avec des amis qui ont beaucoup de points communs... et tellement de différences !

L'auteur prends le temps de raconter chaque personnage, un à un, son enfance, ses ressentis, sa vie actuelle, le pourquoi celui-là en est là...

C'est une histoire d'amitié, oui. Mais aussi d'amour, bien sûr.
Il y a celle pour qui tout lui réussi, enfin, c'est ce qu'elle croit (enfance difficile, amour à la "je t'aime moi non plus", des amies toujours présentes... mais pas vraiment fiables... La seule chose de positive pour elle, c'est qu'elle a été aimée et qu'elle est toujours aimée - par son frère, les grands-parents de Rapha, Joséphine et Rapha lui-même).
Et puis il y a celle qui est riche, qui a épousé quelqu'un d'encore plus riche. Mais sans aucun bonheur... Sans aucun amour : personne ne l'aime, elle n'aime personne (même durant son enfance).
Il y en a encore une, qui est gênée de n'être pas si belle que ses amies, d'avoir l'impression d'avoir été malheureuse enfant (mais pas plus que les autres, au final), de n'être pas aussi riche... mais au final, c'est elle qui a le beau rôle, c'est la gentille, la "vraie", celle qu'on aimerait avoir comme sœur...
Et puis les autres...

Et puis l'annonce d'une mauvaise nouvelle. Qui entraine des vérités bien cachées... et mesquines. Des vérités qui permettent d'y voir plus clair sur ceux sur qui on peut vraiment compter ?

Quelques passages :

"Elle avait sa collection de cailloux, de cristaux, de fossiles et de minéraux, il grattait des croquis sur ses petits carnets à spirale. Le soir, ils comparaient leurs trésors, les assemblaient, les confrontaient. Il avait découvert le bleu au Maroc, le rouge à Sienne, l'ocre dans les sables du désert au sud de l'Algérie, le blanc en regardant, sur un banc de Brooklyn, Manhattan dans la brume."

"Quand la maman va bien, les enfants vont bien. On ne peut pas lutter contre la délinquance sans travailler avec les mamans."

"Tu sais, maman, le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est la peur. C'est quand on a peur les uns des autres que ça commence à puer..."

"Tout le monde réclame du bonheur. Droit aux loisirs, aux vacances, droit à profiter, à la Sécu, à l'orgasme, mais plus personne ne veut donner en échange. C'est bon de donner. Ce doit être son destin à elle. Elle y trouve son bonheur en tous les cas. Bonheur d'être assise sur la moquette avec son fils, tout contre lui, bonheur de l'écouter parler [...] Des petits bonheurs de rien du tout qui font un vrai bonheur."

Et juste pour le plaisir : "Je regrette tellement d'avoir quitter Paris, ses spectacles et sa lumière sur la passerelle des Arts quand le soleil décline."

On est vite entraîné par ce livre... à lire !

Crime d'amour

Voilà déjà quelques semaines que je suis allée voir Crime d'amour, d'Alain Corneau, avec Ludivine Sagnier et Kristin Scott Thomas (quelle sale peste... dans le film !).

Pour moi le film a deux parties : la première, avec la présentation des personnages, de leur comportement, un drame social. La seconde, un thriller.
Je vous avouerai que la première m'a bien plus tenue en haleine...

L'histoire d'après Allociné :
"Dans le décor aseptisé des bureaux d’une puissante multinationale, deux femmes s’affrontent… La jeune Isabelle travaille sous les ordres de Christine, une femme de pouvoir qu’elle admire sans réserve.
Convaincue de son ascendant sur sa protégée, Christine entraîne Isabelle dans un jeu trouble et pervers de séduction et de domination.
Ce jeu dangereux va trop loin… jusqu’au point de non retour."
Voir la bande annonce : ici.


Kristin ST joue le rôle de Christine, la patronne qui charme Isabelle, jouée par Ludivine S. Elle la charme ("vous sentez bon", "vous êtes brillante", "je ne suis rien sans vous", elle lui offre son écharpe, son amant...) pour mieux lui balancer des vacheries juste après... "Je t'aime moi non plus", à la façon d'un harcèlement moral.

Isabelle est jeune, on l'imagine sans attache, sans famille (elle a une sœur, qu'elle ne voit plus très régulièrement tellement elle est prise par son boulot), et donc assez facile à manipuler.
Alors, est-ce de sa faute à elle, à Isabelle ? (le harceleur harcèle car le harcelé existe... ?).

Dans le film, on voit bien que la patronne, Christine, joue avec tout le monde, elle manipule son entourage pour paraître, être la meilleure, gérer la vie des autres (et donc être son propre maître). Elle est sûre d'elle, froide, et proche des gens en même temps... Troublante pour la majorité des personnes...

Isabelle en arrive à prendre des antidépresseurs.

Puis... un crime a lieu. Christine, la patronne, est assassinée.
De là, commence la partie "enquête criminelle". On comprend assez rapidement qui a fait le coup, mais on se demande jusqu'au bout si la police mettra la main sur la bonne personne...

La fin est assez surprenante. On se demande si Isabelle va devenir à son tour un harceleur, ou si elle restera cantonnée à son rôle de harcelée (pouvons-nous choisir notre rôle dans la vie ?).
Peut-être ni l'un ni l'autre... grâce à l'aide de son assistant ?

J'ai très apprécié ce film. Les acteurs sont très bons, l'histoire est très bien écrite, les détails tuent, et c'est recherché. Faudra que je me penche sur les autres films d'Alain Corneau...