27 septembre 2009

Mademoiselle Chambon

Jeudi dernier, Stéphane Brizé (réalisateur) et Vincent Lindon sont venus à Amiens pour l'avant-première de Mademoiselle Chambon.
Malgré ce que pense Vincent Lindon, je ne suis pas allée voir ce film les yeux fermés, juste parce qu'il joue dans ce film. Non. Je suis trop curieuse... trop impatiente... J'avais donc regardé la bande-annonce avant : elle est magnifique. Comme le film.
Vous la trouvez sans action ? Un peu longuette ? Elle est comme le film : un peu longuet, beaucoup de silence, beaucoup de belles musiques, beaucoup de bruit, mais pas de parole (ou très peu). J'ai apprécié.

L'histoire (Allociné) : "Jean est quelqu'un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent. Ils vont être dépassés par l'évidence des sentiments."

Au début du film, nous rencontrons d'abord la famille de Jean (Vincent Lindon). Nous apprenons vite qu'il est maçon... et surtout, ça s'entend ! :s Le marteau-piqueur, la masse qui sert à casser un mur... Quand dans la vie, on est "en travaux", ce n'est pas hyper agréable à voir au ciné :s

Ce qui fait mal surtout, c'est qu'il n'y a pas de musique de fond (il y en aura seulement à deux reprises dans le film).
Et du coup, ces bruits de travaux sont très forts. Comme tous les autres sons du film. Plus agréables : le violon de Mademoiselle Chambon (Sandrine Kiberlain), le CD, la "musique" du vent dans les feuilles.

Et puis il y a la rencontre de ces deux personnages. Deux personnes, deux mondes.
Lui bien dans sa famille, bien au boulot qui fait du bruit. Il ne se pose de question.
Elle bien dans son boulot (où doit régner le silence, mais qui peut faire du boucan aussi : les chaises des enfants qui se lèvent tous en même temps à l'heure de la sortie), mais seule dans la vie, au calme.

Elle joue du violon. Du moins, elle en jouait. Quand il voit l'instrument, il lui demande d'en jouer.
Et de la musique, va naître un troisième monde. Le leur. Le beau monde de la musique.

Comme je le disais au début, ce film peut paraitre "longuet". Mais si on a le temps, il est agréable. L'histoire n'est pas archi-originale (un homme marié tombe amoureux d'une autre femme), mais cette histoire d'amour est belle, parce que pas "censée". Elle relève plus de la passion, pas d'une envie.

La fin est chouette. Comme a dit une fille dans la salle après le film, la caméra qui se balance dans la gare et qui donne un effet "spatio-temporel" donne un résultat génial.

Pour les anecdotes, oui, quelqu'un a posé la question à Vincent Lindon de savoir si ce n'était pas trop difficile de jouer une histoire d'amour avec son ex. Mais comme je ne joue pas dans le "people", vous n'aurez pas la réponse :p
Il faut juste surveiller cet excellent acteur quand il passera au Grand Journal de Denisot, voir s'il tient sa promesse de prononcer le terme de "spatio-temporel". :D

26 septembre 2009

Le Coach (ah, d'accord...)

Vu il y a déjà deux semaines, le film Le Coach est fait pour moi. Il parle de moi. Je suis Jean-Paul Rouve. Ou il est moi.
Ah d'accord...
Bon, soyons sérieux.

Ce film d'Olivier Doran est super drôle, et avec d'excellents acteurs : Jean-Paul Rouve, Richard Berry et Anne Marivin. Entre autres.
L'histoire (d'après Allociné) : "
Chêne est un coach renommé qui accumule les succès professionnels. Mais c'est aussi un joueur invétéré qui a des dettes colossales. A bout de patience, sa femme le quitte. Pris à la gorge par ses créanciers, Chêne accepte un contrat qui peut le sauver : coacher à son insu Marmignon, un directeur très singulier qui semble être le pire coaché imaginable."
Ah d'accord...

Dès le début du film, on se marre : le coach va voir Laure Manaudou pour la remotiver, et elle gagne une compétition. Puis il va au siège social du Parti Socialiste, dans de grandes entreprises... et il en sort toujours content de lui. Et enfin, il va au PSG. Et là, il en sort avec une tête qui dit "la vache, ça va être dur avec eux". Excellent ! :D

Et le voilà a accepté d'être le coach du petit directeur de service d'une société, Marmignon (joué par JP Rouve). Par contre, il (R Berry) ne peut pas se repésenter en tant que coach : le coaché est un directeur de service nul (selon le DG) car il est très/trop gentil mais se trouve être le neveu du président... et a un gros contrat à faire signer à des chinois.

Le coach est donc présenté comme un stagiaire. Mais bon, à l'âge de R Berry, être stagiaire entraine des quiproquos.

A la fin, le "méchant" coach gagne grâce au "gentil" et à sa façon d'être avec les autres (trop gentil, mais là pour eux...). Les "gros méchants" de patrons sont totalement perdants. Bref, final attendu et pas original... mais qui me fait plaisir.

Oui, ça me fait plaisir. Parce que dans le film, le trop gentil passe bien sûr pour un gros nul qui ne sait pas dire non, les autres pensent qu'il gâche sa vie à être là pour les autres, à ne pas réagir face à la méchanceté... Et puis finallement il est récompensé.
C'est vrai, au début, on pourrait penser que son équipe se fout de lui, n'empêche qu'ils sont là le soir et le We pour tout faire pour qu'il redevienne leur chef.
Et sa soeur... elle lui a paut-être gâché une soirée... et alors, un soir, ça se rattrape. Et être présent pour sa soeur, ça n'a pas de prix.

Bon, j'avoue qu'au début, avec ses "ah, d'accord" (répétés très souvent mais qui font rire à chaque fois), on a envie de lui mettre des claques, de lui dire "mais réveille-toi ! ne te laisse pas faire !". De se dire "les gens me voient comme ça ?", "faut que je change !". M'enfin... On ne se refait pas !

Si vous voulez regarder une vidéo, regardez celle du test... c'est excellent ! :D
Et puis la bande-annonce bien sûr.

Si vous souhaitez passer un bon moment, allez voir ce film !

Ah ! Une dernière chose :
"- Je n'ai jamais réussi à terminer ce livre..."
- Oui-oui ?!"

Ah d'accord... :D

13 septembre 2009

Les chaises vides (ne plus jamais enseigner)

Quand j'achète un bouquin, c'est toujours un livre de poche, parce que je trouve les "nouveautés" trop cher pour ce que j'en fait... (les lire une fois, puis, au placard !).
Mais là, j'ai craqué : sur la 4ème de couv' de Les chaises vides de Christophe Etemadzadeh, le résumé m'a plus que séduite.

"La rentrée, savez-vous seulement ce que c'est ? L'avez-vous jamais su ? La rentrée, c'est le moment précis où le bourreau vous replonge la tête dans l'eau".

"Quand votre première affectation vous envoie à 100 km de chez vous, dans ce territoire énigmatique qu'est la Zone interdite, quand les élèves relèvent de catégories qui vont du pénible au débile profond, quand la violence verbale ou physique occupe le plus clair de vos journées et que la formation pédagogique ne vous a pas appris l'art de la guerre... alors, oui, le métier d'enseigner tourne au supplice.

Christophe Etemadzadeh brosse un tableau impitoyable de l'Education nationale. Et que celui qui n'a jamais rêvé d'assommer le crétin au fond de la classe lui jette la première pierre."

Alors moi, révolutionnaire dans l'âme (:-p), je me suis dit : cooool ! enfin un bouquin où un vrai prof va dire ce qui ne va pas dans la formation IUFM et dans l'Educ' nat' en général, et proposer (automatiquement) des solutions.

Pauvre innocente que je suis...
Le bouquin se lit d'un trait. J'ai adoré le style de l'écrivain.

Par contre... j'ai détesté ces propos !

En fait, c'est l'histoire d'un jeune mec (jeune et con), fils de profs, qui déteste ce métier. Il pense que les profs sont tous des nuls, que c'est un métier de "ratés".
De plus, ce con euh ! ce gars, est feignant (il le dit lui même). Et j'ai beau être "ouverte" et tolérer un peu tout et n'importe quoi... bref, j'ai peu de valeurs... mais je ne supporte pas les feignants !!!

Et puis, dans ce livre, ça ne s'arrange pas. Au fur et à mesure que les pages défilent, l'auteur critique, insulte les élèves, les enseignants, les gens qui habitent dans ces zones difficiles (comme si c'était un choix^^). Mais il y va vraiment fort.

Bon, je dois avouer qu'il y a des passages qui m'ont fait sourire. Comme quand il fait une typologie des élèves, avec le passage suivant par exemple :
"La grognasse est une grosse fille dont la croissance est terminée depuis la fin de la sixième. Elle rêve de devenir toiletteuse pour chiens. Elle aura son premier enfant l'année prochaine [elle est en classe de 3ème]. Elle pense que vous ne l'aimez pas -elle a raison- et croit subir une injustice toutes les deux minutes trente."
Bon, si vous trouver que cela ne se dit pas, et ne s'écrit surtout pas, alors ne lisez pas ce bouquin !!!

Pour les gens qui n'aiment pas les profs et trouvent que le métier d'enseigner est pour les incompétents, ce bouquin vous fera vous tordre de rire.

Mais pour moi qui trouve que c'est le plus beau métier du monde, avec, malheureusement, toutes le difficultés qui l'entourent, j'ai lu un peu à contre cœur...

Dommage d'avoir été impatiente, et de ne pas avoir attendu la sortie en livre de poche !

Bon, pour la peine, cliquer ici pour entendre les Fatals Picards chanter un hommage à ce magnifique métier de prof (même s'ils critiquent aussi les élèves :p).