14 mars 2009

Dessous, c’est l’enfer de Claire Castillon (2008)

Ce roman est l’histoire d’une seule et même fille… à deux âges différents : il y a « la petite » (à partir de 7 ans) et le « je », femme de 30 ans. Ces histoires sont entremêlées.

Quand elle est petite, elle vit avec ses parents, sa grande sœur (solitaire, en mal de vivre) et son grand frère (pré-ado au début, qui ne pense qu’à une seule chose…). Elle et son père vont souvent voir les grands-parents paternels.
Chez ces grands-parents-là, comme chez ces parents-ci, la femme a l’impression de ne pas avoir eu de chance avec l’homme qu’elle a épousé. Qu’ailleurs c’est sûrement mieux. Et pour « la petite », ce sera pareil. C’est cela, la malédiction…

Quand elle est petite, elle est très proche de son père et de son grand-père. Elle pense même que sa mère en est jalouse :
« Elle ne regarde pas vers lui quand elle l’entend approcher, elle déguise son impatience, compte plusieurs secondes avant de bouger, car la mère n’apprécie pas que l’on guette son homme, même si elle ne l’avoue pas. »

A 30 ans, elle est avec un homme… qu’elle appelle « l’âne ». Elle n’est jamais contente de ce qu’il fait, de ce qu’il dit, ne supporte pas ses affaires, sa présence.
« Quoi ? s’exclame-t-il en riant […]. Je dois impérativement lui demander de ne plus dire coa. Ma grenouille. »
« Lui dire de préférer femme, de ne plus dire épouse, c’est désuet dans sa bouche, ça me dérange. […] Qu’il ferme un peu sa gueule. »
« Yogourt, le revoilà. Comment, oui, comment la même semaine que l’affaire des slips, éliminer ce mot du vocabulaire de l’âne. […] Dis yaourt et va te laver. »
« Je ne peux pas m’opposer à la présence des objets de l’âne. Toutefois, son vase chinois gagnerait en simplicité, placé dans l’entrée, en guise de porte-parapluies. Exposé comme il l’est dans le salon, il me donne envie d’inviter sa filleule et de lui proposer un jeu de balle. Essayons plutôt de le déplacer. »
Et puis, il y a l’homme à la pomme d’Adam, qui est toujours là, au café…

Ce bouquin m’a beaucoup plu. Il est plutôt perspicace, juste. On a du mal à le refermer. Il est très bien écrit, on ne s’ennuie jamais.
J’aime bien le côté réaliste : « La mère s’affole au bout du fil. Il est tard et la grande n’est toujours pas rentrée. J’avais dit sept heures, il est sept heures cinq ».
Ce que j’aime aussi, c’est que ce n’est pas la petite histoire d’amour qui se termine en conte de fée, ni l’histoire hyper-dramatique… Juste le quotidien, pas toujours rose… surtout si c’est nous qui cherchons les problèmes même quand il n’y a en pas !

A lire pour passer un très bon moment (et peut-être se remettre en question… ?).

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