21 mai 2009

Chagrin d'école, de D. Pennac (2007)

MMMhh, j'aime et je déteste finir un bon livre... J'aime parce qu'on connait enfin la fin, soulagé souvent que ça se termine comme on avait imaginé. Mais je déteste parce que je me demande si le prochain sera aussi bon, et que je dois quitter les personnages auxquels je me suis habituée.

M'enfin, toujours est-il que je viens de finir mon premier livre de Danniel Pennac, Chagrin d'école.

C'est vrai que c'était pour moi un titre très attrayant, l'école est un sujet tellement intéressant. Et puis là, sa sortie en poche a fait du bruit, puisqu'à sa "vraie sortie", il a gagné le prix Renaudot.

L'histoire : son histoire. Celui qui, jeune, était cancre. Est devenu prof de français, et écrivain.
On voit sa souffrance lorsqu'il était enfant : les parents, les profs, les bons élèves et tous les autres qui ne comprennent pas ses difficultés, et pensent qu'il le fait exprès. D'ailleurs, même à la retraite, des années après avoir eu son agreg, et avoir enseigné et sorti de nombreux élèves du triste sort du "mauvais qui ne fera jamais rien de sa vie", même son frère et sa conscience le prennent toujours pour le cancre de service.
L'histoire tourne très vite à son rôle de professeur et de "sauveteur".

Il essaie parfois de comparer son passé d'élève aux jeunes d'aujourd'hui :
"Ah ! une différence : ils sont plus nombreux que dans mon enfance [...]. Ils se lèvent toujours aussitôt, leurs horaires et leurs sacs sont toujours aussi lourds et leurs professeurs, bons ou mauvais, restent des mets de choix au menu de leurs conversations, trois autres points communs. [...] Non, la différence fondamentale entre les élèves d'aujourd'hui et ceux d'hier est ailleurs : ils ne portent pas les vieux pulls de leurs grands frères. La voilà, la vraie différence !"

Il critique assez souvent toutes les nouvelles technologies... la télé, les téléphones portables, les jeux vidéos... Toutes ces choses qui permettent aux "cancres" de se tourner vraiment vers autre chose que l'école. Et qui fait de la pub, avec cette "Grand-mère Marketing" (aujourd'hui, qu'on soit cancre ou non, il faut le pull ou les chaussures de telle ou telle marque, ce n'est pas une envie, c'est un besoin !!) !

Bien sûr, il dit aussi que certain prof n'aide pas vraiment ceux qui ont besoin d'un peu plus de temps que d'autres, ou qui ne voient les choses de la même manière...

Pourtant, il rend un très bel hommage à ses profs qui lui ont donné envie d'être en classe, d'être dans la matière enseigné, et de voir qu'il n'était pas si nul que ce qu'il pensait.
"Ils accompagnaient nos efforts pas à pas, se réjouissaient de nos progrès, ne s'impatientaient pas de nos lenteurs, ne considéraient jamais nos échecs comme une injure personnelle et se montraient avec nous d'une exigence d'autant plus rigoureuse qu'elle était fondée sur la qualité, la constance et la générosité de leur propre travail. [...]
Ils étaient artistes en la transmission de leur matière. Leurs cours étaient des actes de communication, bien sûr, mais d'un savoir à ce point maîtrisé qu'il passait presque pour de la création spontanée."

Contrairement à la plupart des autres profs, qui "réduisaient leurs élèves à une masse commune et sans consistance [...]. Aux yeux de ceux-là nous étions toujours la plus mauvaise quatrième, troisième, seconde, première ou terminale de leur carrière, ils n'avaient jamais eu de classe moins... si... On eût dit qu'ils s'adressaient d'année en année à un public de moins en moins digne de leur enseignement."

Et puis, il parle aussi des "excellents élèves", ceux qui disent qu'ils doivent tout à l'école de la République. Et il en dit que, bien sûr, il y a du travail derrière, mais surtout une facilité innée. C'est tout...

J'ai adoré ce livre (c'est pas que je m'y retrouvais de temps en temps, mais bon... :p). Bon, j'avoue que je pense plutôt comme lui, ce qui aide à adhérer au livre^^

Pour moi, prix Renaudot accordé. Si si, c'est moi qui décide... :D

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