23 janvier 2010

Gainsbourg (vie héroïque)

Whaou.
Voilà le mot qui me vient à la fin du film
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, dessinateur de BD.
Drôle de film ? Un "double" géant, un chat (pour Gréco) et un bébé (pour Mélody Nelson) qui parlent, la tête de chou... Non. Un film poétique, à l'image de Monsieur Gainsbourg.


Pour la promo du film, ils disent que ce n'est pas la réelle histoire de Serge Gainsbourg, que c'est romancé. Oui d'accord, c'est romancé : on voit bien les différentes époques, mais les "passages" sont très bien fait, ils paraissent naturels.
Mais de ce que je sais sur lui, c'est quand même bien son histoire, sa vie (bande-annonce).


Sa vie. Toute sa vie.

En effet, le film commence par son enfance. Il avait 14 ans en 1942. Fils d'immigrants russes... juifs. Avec une "tête de juif" plus vrai qu'une caricature... une tête... une gueule... Il en est conscient (et on lui montre bien) dès son enfance. Alors son double, cette "voix" qui le pousse à faire plein de chose, apparait en immense "gueule", sa gueule.

Jeune ado, il va chercher son étoile jaune tôt le matin. Quand il sort de la pièce, on aperçoit une file de gens qui attendent pour la même chose, avec fierté, peur, sans savoir si cela est bien ou pas. Une file... filmée en silence, des gens, un à un, des hommes, des vieux, des jeunes adultes, une femme et son bébé, des familles. Ils sont dans la file pour avoir l'étoile. Et combien de fois se retrouveront-ils, eux, juifs, à cette époque, dans une file, à attendre, l'un après l'autre ?
Cela fait froid dans le dos, mais c'est la réalité, l'Histoire.
Et cette "gueule de juif", Gainsbourg l'aura toujours pour certains "Français".


Son enfance. Son rêve : devenir peintre.
Il est plutôt très bon. Il aime vite les "nus", les femmes.

Il vit à Paris, alors il y rencontre des gens connus. Comme Fréhel.

Puis comme un certain Boris Vian, lors d'un soir où il joue du piano pour gagner sa vie.


De là, et par son double, Gainsbourg comprend qu'il faut arrêter la peinture et écrire texte et musique pour des interprètes.
Ses œuvres sont rapidement admirées par le public parisien.

Et pour devenir populaire... il faut que les interprètes soient populaires. Serge Gainsbourg n'aime pas les Yéyés : trop vide de sens. Mais il rencontre France Gall. 16 ans, jolie petite blonde aux grandes chaussettes blanches, qui apparemment ne connait pas grand chose à la vie...
Il va s'amuser et lui faire chanter des choses qu'elle ne comprend pas.


S'ensuivent ses rencontres avec les femmes, ses œuvres, ses provocations.

Avec Bardot, le film est intense : Lætitia Casta est formidable dans ce rôle, et nous, les spectateurs, on n'existe plus lorsqu'ils (Eric Elmosino pour Gainsbourg et Casta) entament Comic Strip.

Le producteur (Claude Chabrol) est magnifique et heureux lorsque Gainsbourg lui propose Je t'aime moi non plus. Il sait qu'il va choquer, et s'en réjouit d'avance !

Jolie scène aussi sur les quais de Seine, en contre bas de Notre Dame, l'Ile de la Cité, avec Birkin (Lucy Cordon).

Et lorsqu'il "oblige" les anciens parachutistes de chanter la Marseillaise avec lui et son public pour finir sur... un bras d'honneur... qu'est-ce que c'est excellent !
Tout cela pour dire que j'ai trouvé le film formidable.

Tous les acteurs sont formidables : Eric Elmosino en Gainsbourg plus vrai que nature, Laetitia Casta en Bardot, Philippe Katerine en Vian (et l'excellente scène lorsqu'ils s'allongent sur la route pour attendre un taxi), Anna Moglalis en Gréco, Razvan Vasilescu en papa de Serge...
Les musiques sont belles (évidemment^^).

On est dedans, c'est du cinéma, une BD, une peinture... on ne sait plus, mais c'est de l'art, une œuvre.


Bravo pour le film à Joann Sfar.

Et bravo à Gainsbourg d'avoir fait tout ce qu'il a fait dans sa vie.

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