25 janvier 2010

Les herbes folles

Frustrée. Je suis frustrée !
Je n'ai pas du tout accroché au film Les herbes folles d'Alain Resnais.

Qu'il nous laisse "choisir" la fin, pourquoi pas... mais là, on se pose vraiment trop de questions... ou pas assez !

L'histoire : Une femme se fait voler son sac à main à la sortie d'une boutique de chaussures. Un homme trouve son portefeuille près de sa voiture dans un parking.
De là, il tient absolument à la rencontrer.

Ce que j'ai aimé : les scènes "comiques", c'est-à-dire les scènes avec les flics (et surtout le flic, joué par Mathieu Amalric, excellent), et le talent des acteurs, avec un petit plus pour Emmanuelle Devos et Anne Consigny.
Et un énorme plus pour Edouard Baer et sa voix (et sa façon de narrer quoi).


Tout au long du film, on se pose mille questions : Il va la tuer ? Quand ? Non, c'est sa femme qui va la tuer. Ou c'est peut-être elle qui va le tuer ? Ou qui va tuer sa femme ? Ah ! C'est sa copine-collègue dentiste qui va faire un triple meurtre. Ou juste lui. Qu'est-ce qu'il a fait dans sa jeunesse ? Violer, tuer ? Il a fait un séjour en hôpital psychatrique ? Pourquoi elle accepte que son mari la trompe ? Pourquoi elle veut rencontrer sa femme ?
Mais, pourquoi ce retournement de situation ?!
Quel est le but ?
Ah... là, ça sent la fin, on va savoir... ah non, ce n'est pas la fin (ça, on se le dit au moins 3-4 fois).

Ben, c'est la fin ? (vachement étonnée... pour une fois dans ce film). Ah non ! C'était une blague. Ah tiens, c'est amusant.

Bon...

Aaaahh... ah ben ça y est. Là c'est la fin.

"Maman, quand je serai un chat, je pourrais manger des croquettes ?".
Gné ????!!!

Bref, si vous aimez les casse-têtes chinois, allez-y. Et encore, dans un casse-tête, il y a une solution !
Moi, pour ce film, je n'ai pas la solution...

23 janvier 2010

Gainsbourg (vie héroïque)

Whaou.
Voilà le mot qui me vient à la fin du film
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, dessinateur de BD.
Drôle de film ? Un "double" géant, un chat (pour Gréco) et un bébé (pour Mélody Nelson) qui parlent, la tête de chou... Non. Un film poétique, à l'image de Monsieur Gainsbourg.


Pour la promo du film, ils disent que ce n'est pas la réelle histoire de Serge Gainsbourg, que c'est romancé. Oui d'accord, c'est romancé : on voit bien les différentes époques, mais les "passages" sont très bien fait, ils paraissent naturels.
Mais de ce que je sais sur lui, c'est quand même bien son histoire, sa vie (bande-annonce).


Sa vie. Toute sa vie.

En effet, le film commence par son enfance. Il avait 14 ans en 1942. Fils d'immigrants russes... juifs. Avec une "tête de juif" plus vrai qu'une caricature... une tête... une gueule... Il en est conscient (et on lui montre bien) dès son enfance. Alors son double, cette "voix" qui le pousse à faire plein de chose, apparait en immense "gueule", sa gueule.

Jeune ado, il va chercher son étoile jaune tôt le matin. Quand il sort de la pièce, on aperçoit une file de gens qui attendent pour la même chose, avec fierté, peur, sans savoir si cela est bien ou pas. Une file... filmée en silence, des gens, un à un, des hommes, des vieux, des jeunes adultes, une femme et son bébé, des familles. Ils sont dans la file pour avoir l'étoile. Et combien de fois se retrouveront-ils, eux, juifs, à cette époque, dans une file, à attendre, l'un après l'autre ?
Cela fait froid dans le dos, mais c'est la réalité, l'Histoire.
Et cette "gueule de juif", Gainsbourg l'aura toujours pour certains "Français".


Son enfance. Son rêve : devenir peintre.
Il est plutôt très bon. Il aime vite les "nus", les femmes.

Il vit à Paris, alors il y rencontre des gens connus. Comme Fréhel.

Puis comme un certain Boris Vian, lors d'un soir où il joue du piano pour gagner sa vie.


De là, et par son double, Gainsbourg comprend qu'il faut arrêter la peinture et écrire texte et musique pour des interprètes.
Ses œuvres sont rapidement admirées par le public parisien.

Et pour devenir populaire... il faut que les interprètes soient populaires. Serge Gainsbourg n'aime pas les Yéyés : trop vide de sens. Mais il rencontre France Gall. 16 ans, jolie petite blonde aux grandes chaussettes blanches, qui apparemment ne connait pas grand chose à la vie...
Il va s'amuser et lui faire chanter des choses qu'elle ne comprend pas.


S'ensuivent ses rencontres avec les femmes, ses œuvres, ses provocations.

Avec Bardot, le film est intense : Lætitia Casta est formidable dans ce rôle, et nous, les spectateurs, on n'existe plus lorsqu'ils (Eric Elmosino pour Gainsbourg et Casta) entament Comic Strip.

Le producteur (Claude Chabrol) est magnifique et heureux lorsque Gainsbourg lui propose Je t'aime moi non plus. Il sait qu'il va choquer, et s'en réjouit d'avance !

Jolie scène aussi sur les quais de Seine, en contre bas de Notre Dame, l'Ile de la Cité, avec Birkin (Lucy Cordon).

Et lorsqu'il "oblige" les anciens parachutistes de chanter la Marseillaise avec lui et son public pour finir sur... un bras d'honneur... qu'est-ce que c'est excellent !
Tout cela pour dire que j'ai trouvé le film formidable.

Tous les acteurs sont formidables : Eric Elmosino en Gainsbourg plus vrai que nature, Laetitia Casta en Bardot, Philippe Katerine en Vian (et l'excellente scène lorsqu'ils s'allongent sur la route pour attendre un taxi), Anna Moglalis en Gréco, Razvan Vasilescu en papa de Serge...
Les musiques sont belles (évidemment^^).

On est dedans, c'est du cinéma, une BD, une peinture... on ne sait plus, mais c'est de l'art, une œuvre.


Bravo pour le film à Joann Sfar.

Et bravo à Gainsbourg d'avoir fait tout ce qu'il a fait dans sa vie.