4 juin 2009

Je te tiens, va (Clarika - Lâche-moi)

Les yeux qui se mouillent, on se dit :
"Noooonn !!! Ce n'est qu'une chanson, et puis... il y a la vaisselle à essuyer... ou il faut absolument que j'écoute une autre chanson. Non, pas pour ne plus penser à celle-là... Même pas mal... Juste parce que cela fait longtemps que je n'ai pas écouter cette musique en fanfare, aux paroles joyeuses... Allez, Rue Mazarine... ou La p'tite monnaie...".

En fait, cette chanson, elle n'est pas triste du tout. C'est vrai.
Juste un peu trop réaliste.
Ou alors totalement surréaliste. C'est vrai quoi : on fait des gosses, ce n'est pas pour qu'ils s'épanouissent en nous laissant comme des vieilles chaussettes.
Si ?

Cette chanson, c'est celle de Clarika, Lâche-moi (dans son dernier album Moi en mieux).

Dans le thème "chanson pour mon enfant", j'ai longtemps décerné la palme d'or (on n'est pas à Cannes ici ?) à un certain Renaud, vous savez, celui avec son bandana rouge, qui, à ses débuts, à écrit quelques magnifiques paroles. Je lui décernait pour Morgane de toi.
Bon de là à dire que je lui retire pour la donner à Clarika, je sais pas. Pas assez de recul. Mais je pourrais bien le penser...

En plus, dans ces deux chansons, il y a plein de points communs.

Renaud répète le "dans l'dos" :
"
Lolita, défend-toi, fous-y un coup de râteau dans l'dos" ;
"
J'ai écrit ton nom avec des clous dorés, un par un, plantés dans le cuir de mon blouson dans l'dos" ;
"
J'crois pas que ta mère voudra que je lui fasse un p'tit dans l'dos" ;
"
Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l'dos".
Et il parle de son blouson.

Clarika répète ce mot "blouson" :
"
J'entends ton cœur sous ton blouson" ;
"
Et toi tu te colles sous mon blouson" ;
"
Aller viens-là que je t'enlève ton blouson".

Renaud, dans sa chanson à sa fille Lola a lancé l'une des plus belles phrases d'amour (que ce soit envers son enfant, ou à sa moitié) :
"Heureusement que je suis là, que je te regarde et que je t'aime"
J'adore. Parce que c'est totalement égoïste. Et que pour moi, l'amour, c'est ça : quelque chose de totalement égoïste. C'est vrai, sinon, on n'attendrait pas de l'autre qu'il soit monogame. On ne serait pas malade à se demander pourquoi il nous appelle pas ? Pourquoi il est occupé à un truc qui fait qu'il ne pense pas à nous ? Pourquoi il ne pense à nous à chaque seconde, du jour et de la nuit ? Pourquoi il rêve ? On ne lui suffit pas ?
Et ce gosse, là, qu'on a mis au monde, à qui on a donné une éducation, pourquoi il ne veut pas qu'on vienne le chercher à la sortie du collège ? Pourquoi il ne nous raconte pas sa journée dans le moindre détail ? Pourquoi il drague les filles ? Il a sa maman !!! Pourquoi il veut partir et s'installer ? Le pauvre, comment il va faire sans sa maman pour lui préparer son repas, son linge, faire son lit ?

J'aime beaucoup cette phrase, parce que c'est aussi un peu la synthèse de la chanson... Il aime sa fille, au point qu'il ne veut pas qu'elle aille à l'école, il veut la garder rien que pour lui, alors qu'on sait bien qu'il doit la lâcher pour qu'elle puisse grandir et s'épanouir...

Dans Lâche-moi, de Clarika, c'est un peu la même chose : le message est qu'il faut que sa fille apprenne seule la vie... même si sa maman a du mal à la lâcher... et que de toute façon, sa maman est là pour la tenir ("Je te tiens, va", moment très fort de la chanson). La tenir. La soutenir plutôt.

J'adore quand cette maman sait que sa petite fille a envie d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur, et qu'elle vise le bon, mais qu'elle ne le fait pas parce qu'elle est sûrement trop petite pour l'atteindre, et que surtout, c'est quelque chose du quotidien. Quotidien dans lequel il faut se dépêcher, arriver à l'heure à l'école. Et comme cette gamine n'est pas chiante, elle ne demande pas à sa maman de la porter pour appuyer sur ce bouton.
Mais la maman sait qu'elle sait, elle est fière. La petite aussi est fière. D'ailleurs son cœur s'accélère. Et, malgré le blouson, la maman arrive à entendre ce cœur... :
"
Dans l'ascenseur tu vises le bon bouton, J'entends ton cœur sous ton blouson"

Et puis bon, cette maman sait que sa fille doit apprendre par elle-même... Seulement, elle lui ferme son cartable, elle lui prépare les Miels Pops sur la table, elle lui rattache son bouton...

Le premier et le dernier paragraphe sont les moments présents. C'est très fort... C'est peut-être bête, mais cela donne des frissons quand la maman lui permets le "
open bar Nutella" :D

Pour finir, je dirais juste que, non seulement les paroles sont magnifiques, mais qu'en plus la musique est très jolie, et la voix de Clarika est un vrai bonheur...

Je remets le lien pour l'écouter ici, au cas où vous n'auriez pas cliqué avant...
Et les paroles, c'est là.
Il ne vous reste plus qu'à passer un joli moment ;-)

1 commentaire:

lilly a dit…

Merci pour m'avoir fait découvrir cette chanson. je l'écoute en boucle depuis. Elle me bouleverse et devient avec la chanson mistral gaganant de renaud (ah, m'assoir sur un banc, 5mn avec toi en serrant dans ma main tes p'tits doigts° une des plus jolies et touchante chanson sur les relations, l'amour, parent enfant.