14 novembre 2009

Pitt Ocha au pays des mille collines

Voilà, Pitt Ocha est de retour depuis le 2 novembre dernier... Et il se balade au pays des mille collines, et à travers le monde entier ! Cet album pour enfants est si doux, si musical, si beau... que même les grands en redemandent !

A part 3 ou 4 chansons (Le contraire de tout, Les arbres malades ou Chanson d'hiver), ce 2ème opus est totalement différent du premier. Mais je l'aime déjà autant !
Les autres chansons nous emmènent dans différents coins de la planète : Mongolie, Mali, à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, Allemagne, Roumanie, Rwanda... Alors, oui, la musique est super agréable à entendre, mais les paroles aussi (même l'allemand est doux, si si !).

J'adore Bumbaïa (qu'on peut écouter sur le myspace de Pitt) :
"Le cœur plein de joie, sous les étoiles en fête,
danse Pitt Ocha en chantant à tue-tête.
L'avenir est évident
dans les yeux de nos enfants,
la liberté nous sourit
sous le ciel de Mongolie"

Menteries d'aujourd'hui me fait beaucoup rire, avec cette petite fille qui ne ment pas, mais qui "aime bien les bêtises, raconter [la] rend heureuse, même si ce sont des sottises". Aux adultes de s'adapter, quoi ! :p Et puis, il faudrait que tout le monde n'ait que ses problèmes : le caramel qui colle au palais, le stock de crocodiles qui diminue, les tagadas que personne veut lui donner... Et qu'est-ce que ça donne envie de danser !

Pour danser, il y a aussi et surtout Papiyouchka-Polka ! "Jambe gauche et jambe droite,
on se tourne - ne tombe pas !
Claque des mains et fais trois pas...
Houllaoup... c'est ça !"

Pour rire sur les paroles, il y a Le contraire de tout avec un refrain formidable ("Tout est tout et son contraire. Tout est le contraire de tout. Quand le tout traite de con, le traite-de-con-tout-tant-tout"), Utule, micutule et son super rythme,
Les arbres malades...

Et les chansons douces : Coué Coué ("Un petit mot dans ton oreille Dos ojos qui m'émerveillent Drei kleine Wörten only for Me pequenito de amor"), Marchand de rêves ("Et peu m'importe qu'ils comprennent les douces paroles de ma chanson, si votre coeur les entraîne, si l'on s'enchante à l'unisson"), Le monde est dans ma poche, et bien sûr la génialisime berceuse : Igihozo.

Bon, vu que cette œuvre est signé par Les Ogres de Barback, il y a aussi un petit côté politique (jamais méchant bien sûr ! Juste réaliste^^), avec
Touche pas à mon école
("Nous on ne veut pas être entassés au fond des classes.
[...] Mais s'il continue à toucher à mon école, le président à la casserole ! [...] On va goûter un velouté de vieux ministres avinés, et relevés à l'Elysée, et de quelques lois à la noix, un pot-au-feu de députés et un patron qui pue les pieds et le fromage, enfin bref, bon courage !")
et Le p'tit Nicolas : "c'est moi le roi, et d'abord c'est moi qui commande, moi qui ai le choix. Toi, tu fais ce qu'on te demande. C'est moi la loi...". Je me demande bien de qui ça parle... :p

La chanson que j'aime pour le sens des paroles, c'est Chanson d'hiver (avec les Québécois Cowboys Fringants, où ils disent que dans leur pays, "l'hiver, y'a pas de soleil qui plombe, y'a seulement de la neige qui tombe sur mes copains et moi. Et malgré le froid qui nous gèle les doigts, nos cœurs de marmots restent bien au chaud" et que "Les grands sont bien fatigants, se plaignent du mauvais temps". Enfin, bref, l'air de dire que les adultes, avant de se plaindre, faudrait peut-être réfléchir, se dire qu'on ne peut pas agir sur tout, et que de toute façon, l'essentiel est d'être bien là où on est.

En ce temps où l'on nous demande de réfléchir à ce qu'est notre identité nationale, je trouve que cet album est une très belle réponse : comme dans la chanson Invitation, je dirais que "chez nous c'est nulle part", et que le mélange des langues et des musiques à travers les frontières donne un résultat magnifique. Chez moi, c'est chez eux. Et chez eux, c'est chez moi. C'est chez nous. (Merci Jean-Louis : car "chez moi, c'est chez toi... chez nous quoi !" :p)
"Quelques mots écrits pour toi,
en français, mandingue ou bambara,
une chanson qui nous emmène
à mille lieues de la haine".

A écouter de toute urgence ! (et à dévorer le livret, dessiné par Eric Feury). Pour enfants et... grands enfants !

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