25 février 2009

Ricky

Aaaaah ! Ricky ! Je voulais absolument le voir et... je l'ai vu. Bon, d'abord, l'histoire qu'on peut lire partout : une femme vit seule avec sa fille, rencontre un homme, ont un bébé... qui a des ailes.
Alors, c'est clair que si dans les magazines, j'avais lu que ce film était américain, j'aurais dit "ok, encore un suuuuper-navet à éviter !".
Bon, le problème, c'est que c'est un film français... DE François OZON (
Action vérité, Scènes de lit, Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, Une robe d'été (L), Sitcom dont il faut absolument regarder la bande-annonce !, ect :D). Alors, je me suis dit qu'il ne fallait pas s'arrêter à l'histoire. La bande-annonce est craquante... l'affiche est très jolie.

Le film est passé très vite. Il est TRES réaliste, au niveau du social, mais même l'irréel (les ailes) est très réaliste... oui oui, c'est vraiment bien fait (par contre, vous ne mangerez pas de poulet pendant quelques jours après avoir vu le film :p).
Par contre, à la fin, je me suis senti comme abandonnée par F Ozon. Mais d'après lui, c'est fait exprès, pour que les spectateurs y comprennent ce qu'ils veulent.
Bon, je vous avoue tout de suite que je suis allée voir des forum pour voir ce que les gens en disent et en pensent...

Attention, ce qui suit est du SPOILER.
Pour moi, à partir du moment où le "fiancé de maman" s'installe, c'est la petite fille qui rêve.
Alors voici l'histoire un peu plus détaillée :

La maman (Alexandra LAMY, excellente) est une maman qui adoooooore sa fille. Mais elle travaille dur (à l'usine), vit dans un endroit pas vraiment agréable, roule en mobilette... Donc, elle est fatiguée, démoralisée. Un matin, elle n'a même pas envie d'aller bosser... bravo l'exemple pour sa fille qui, à 7 ans, doit se préparer son petit-déj toute seule. Tout cela fait mal, mais rends le film réaliste, malheureusement. On se retrouve dans un milieu social plutôt très bas, comme des tas de familles aujourd'hui en France...

Elle rencontre un homme à l'usine (Sergio LOPEZ, exceeeeeeellent, et poilu). Quand il se réveille un matin chez "les filles", la petite fille demande à sa maman s'ils vont se marier (elle s'emballe, mais c'est une "jeune-fille"^^).

Cette petite fille, on la voit dès le début du film avec une poupée, puis un peu plus tard en fée (avec des ailes).
C'est elle qui choisi le prénom du bébé qui entre dans sa vie, Ricky. Elle s'en occupe beaucouuuup. D'ailleurs sa mère aussi... on peut même dire que c'est une mère possessive (elle empêche -inconsciemment- au père de s'occuper du bébé).

Un jour, elle reprend le boulot. Dans la journée, c'est le papa qui s'en occupe. Le soir, elle voit un bleu à l'omoplate. Puis quelques heures après, un 2ème bleu, et une belle bosse en-dessous du 1er.
Elle l'accuse de l'avoir maltraité, bien sûr. Du coup, ils se retrouvent à trois (la mère, la petite fille et le bébé).

Et ce bébé, ses bleus, ses bosses... deviennent deux petites ailes qui grandiront avec lui.

La mère ne veut pas parlé de "ce problème" à un médecin, ni à personne. C'est leur secret. Sauf qu'un jour, il s'envole au super-marché, il est filmé par des portables, et passe aux infos le soir.

Le lendemain, l'homme poilu revient : il a vu son fils voler à la télé... et veut revenir vivre avec eux. Il négocie avec des journalistes : images contre argent.
Ils l'attachent comme un ballon gonflable. Ricky est tenu par sa maman... qui le trouve si beau dans le ciel, qu'elle le lâche sans faire exprès.

Il ne reviendra pas (sauf une fois quand elle souhaite se suicider pour qu'elle retrouve la joie de vivre). Quand il s'envole, un médecin conseille au papa de rester avec la maman. Et le papa dit à la petite fille de veiller sur sa mère (il la responsabilise, et l'implique dans cette nouvelle famille).

A la fin du film, on voit cette maman, radieuse et... enceinte.

Pour moi, cette petite fille s'emballe sur la rencontre de sa maman avec un homme, fantasme sur une naissance, un bébé extraordinaire, souhaite ne vivre qu'avec lui et sa mère -sans le père-, puis se dit que ça ne serait pas mal tout de même d'avoir un homme à la maison -peut-être qu'avec le temps, elle apprend à le connaître et à l'apprécier.

Bien sûr, ce n'est qu'un avis personnel.
Le film m'a beaucoup plu, et je le reverrai avec grand plaisir ! Merci François pour cette merveille !

23 février 2009

La Musique est en nous

Oliver SACKS, neurologue qui a écrit le fameux "L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau", vient de sortir un nouvel ouvrage, "Musicophilia", où il montre que la musique ouvre des portes insoupçonnées sur le fonctionnement du cerveau. Du coup, plusieurs magazines en parlent, dont Telerama, Psychologies magazine, et Sciences et avenir entre autres. Tout ce qui est écrit ci-dessous vient de ces trois sources.

Dans Psycho, on apprends que la musique apaise nos tensions, berce nos souvenirs, nous rend intelligents et peut même nous guérir !
"A quoi bon fréquenter Platon, quand un saxophone peut aussi nous faire entrevoir un autre monde ?" se demande Cioran dans Syllogismes de l'amertume. La musique, selon une étude suisse, nous suggère différentes émotions : l'émerveillement, la puissance, la nostalgie, la transcendance, le calme, la joie, la tendresse, la tristesse et l'agitation. A l'inverse, la culpabilité, la honte ou le dégoût ne sont pas évoqués.

Certaines mélodies, rythmiques, voix, harmonies... aident à supporter toutes sortes d'épreuves au quotidien. "Nous projetons nos tensions désagréables dans la mélodie au lieu de nous en vouloir ou d'en vouloir aux autres", explique Edith Lecourt, psychanalyste et musicothérapeute.
La musique stimule nos sensations les plus agréables, un peu comme lors d'un échange amoureux : une étude menée par des chercheurs de l'université canadienne Mc Gill, à Montréal, a d'ailleurs montré que la musique activait dans le cerveau les "centres de récompense" généralement associés aux plaisirs de la bouche et du sexe.
La musique accompagne aussi nos moments moins heureux. Réaction humaine et pas aussi masochiste qu'elle en a l'air, au contraire : "Ecouter des airs mélancoliques dans ses moments de tristesse, c'est aiguiser, entretenir et scénariser sa propre douleur, avance le psychanalyste Didier Lauru. Avec une musique pour l'accompagner, la souffrance ne tourne plus en circuit fermé. Elle trouve un écho et, par cette communion, s'en trouve soulagée".

Pour Nietzsche, "la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil". Pour Psychologies, "la musique correspond à un éveil, elle ouvre un espace où les émotions ressenties sont susceptibles d'élargir notre champ de pensée".

Dans ce magazine, on peut lire que la musique peut agir comme une madeleine de Proust selon Didier Lauru. "Elle peut nous renvoyer à certaines harmonies entendues pendant l'enfance et nous projeter aussitôt dans l'état d'esprit dans lequel nous étions alors. Parce que nos émotions s'arriment à des mélodies, définitivement et souvent à notre insu. Rares sont les arts qui permettent une telle plongée dans l'inconscient."
La musique est cette possibilité précieuse que nous négligeons trop souvent, alors qu'elle nous permet de vivre profondément nos émotions, dont celles que nous refoulons dans la vie sociale.

Si certaines personnes se sentent "amusicales", ce n'est qu'une illusion : tout le monde serait sensible à la musique. Seulement, parce qu'ils n'ont jamais entendu une musique qui faisait sens pour eux, ou parce qu'ils associent la musique à un souvenir traumatique, certains pensent ne pas y être sensible.

Pour Oliver Sacks, "l'espèce humaine est musicale. La musique nous fait vivre des expériences diverses : elle nous apaise, nous stimule, nous réconforte, nous rend mystiques et, souvent, nous hante. Elle a la capacité de nous tirer de la dépression ou de nous émouvoir jusqu'aux larmes."
Il a fait une mauvaise chute qui l'a laissé paralysé d'une jambe. Il a eu du mal à réussir à marcher à nouveau... jusqu'à ce qu'une musique lui arrive en tête. "La mélodie semblait animée d'une énergie singulière et, en un instant, je recouvrai le rythme perdu de la marche, comme s'il m'était revenu un air autrefois familier mais oublié".

Telerama écrit que les avancées des sciences cognitives et de la meuro-imagerie permettent maintenant de se repérer avec une grande sophistication dans les labyrinthes de l'activité cérébrale. "Les spécialistes peineraient encore aujourd'hui à distinguer le cerveau d'un peintre, d'un écrivain ou d'un mathématicien, affirme Sacks. Mais ils reconnaîtraient sans hésitation celui d'un musicien..."

Des patients "intensément parkinsoniens" bougeaient parfois "avec une grâce et une aisance qui semblaient démentir leur parkinsonisme" et la musique était le puissant déclencheur de ces mouvements. "Des individus qui n'auraient fait aucun pas sans aide pouvaient être amenés à danser, écrit Sacks dans Musicophilia. Ceux qui étaient incapables de prononcer la moindre syllable ou dont la voix faible et monocorde sembalit émaner d'un spectre, chantait parfois d'une voix forte et claire, avec toute la puissance, toute la richesse d'expression et la délicatesse d'intonation requises..."

La musique est profondément ancrée en nous : "La mémoire musicale semble l'accès le plus direct à notre moi profond. Je le constate avec les malades atteints d'Alzheimer, raconte Sacks. Ils sont capables, quand ils ont tout oublié, de retrouver des chansons populaires, et les émotions et souvenirs qui leur sont associés".
Pour Sacks, "Une attaque cérébrale peut par exemple provoquer l'aphasie -l'incapacité à utiliser ou à comprendre des mots. Mais le même patient sera rarement dans l'incapacité de chanter des mots. Grâce au chant, il est même possible de rappeler au patient des pans entiers de mots qu'il a oubliés. Des circuits neuronaux anciens peuvent ainsi être réactivés, ou de nouveaux être tracés, qui le conduiront jusqu'au langage".

Pour conclure, Sacks dit également que, comme le langage, la musique est le propre de l'homme.
Alors... en avant la musique ! :D

7 février 2009

Les Têtes Raides : Chuuuuttt.... profitez !

Cela fait un petit moment que je veux faire un post sur une chanson des Têtes Raides (TR)... mais je n'arrive à choisir laquelle ! Et en regardant le DVD de leur concert aux Bouffes du Nord, je me suis dit "tant pis, je vais encore faire un truc pêle-mêle, mais TOUT est trop biiiien" :D

A chaque chanson (ou la plupart), j'ai l'impression que mon cœur grossit, à un point qu'il faut bouger, danser, tourner, tourner et tourner... ou alors être dans une fosse avec eux devant, et sauter, sauter les bras en l'air, le plus haut possible, pour que le cœur ait plus de place.
Et puis, ces chansons, elles me donnent aussi des papillons dans le ventre...

En plus, avec ce DVD, c'est beau
- à écouter, mais aussi
- à entendre (musique et paroles, séparément -enfin, en faisant la distinction entre les 2) et
- à regarder !!!

A regarder, parce que j'aime voir tous ces cuivres : la magnifique couleur, les formes, le tuba impressionnant ("
mon tuba s'enroule en boa constrictor, je l'ai tellement briqué qu'on dirait de l'or, son pavillon qui brille c'est mon auréole, on se voit dedans, ça déforme sa gondole" comme dirait un certain Bénabar quand il écrivait pour l'art et non pour le commercial^^). Au début de la vidéo de la reprise de Brassens (Pauvre Martin), on voit le groupe d'en haut, avec tous ces cuivres, c'est magnifique.
Et puis l'accordéon.... Aaaaaah ! L'accordéon... celui de Christian Olivier (le chanteur des TR) est rouge quand il l'ouvre : et c'est beau !!! Surtout avec le fond noir, et le sable illuminé par les spots... (voir la photo en haut à droite pour l'accordéon
rouge-rideau-de-théâtre).

En plus, pour ce concert, ils ont engagé une danseuse... Sur
Ginette, c'est spectaculaire (voir la vidéo en cliquant z'ici). C'est beau. Oui, encore.

A écouter... pour la voix de ce Christian O. J'adore. Exemple sur Je chante en cliquant là.

A entendre : sur Gino, c'est, encore une fois, beau ! Allez à 5 min (vidéo ci-dessous). Et là, vous pouvez écouter les magnifiques paroles, la voix à couper le souffle, les instruments que s'enflamment... Ne me dites pas que vous n'avez pas envie, d'abord de tout arrêter pour écouter, de sentir des trucs en vous monter tellement c'est bon, et de danser ?!




Pour conclure, tout de même, je parlerais du collectif que les TR ont créé lors de la fête de la musique de 2007 "Chut".
En gros, c'est pour que les musiciens réfléchissent sur le rôle et l'avenir de leur métier. Mais aussi, et surtout (pour moi), que le public arrête de vivre dans du bruit constant (la télé, la "musique" télé-réalité, la musique dans les hyper-marchés...). Ca veut dire que lorsque nous écoutons de la musique, il faut se poser, écouter, entendre (comprendre), vibrer... et arrêter nos occupations quotidiennes.

Bref, je suis à fond avec eux sur ce sujet.
En plus, les TR, c'est aussi les Chats pelés : ce sont eux qui dessinent leurs pochettes. La dernière, c'est celle-ci :
Et elle est belle...